Valoriser chaque grain : comment nos moulins limitent le gaspillage dans la production de farine !

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Notre activité de meunier consiste à transformer le grain de blé en farine. Lors de ce processus, seule une partie du grain sert à produire la farine ; les autres parties, tout aussi précieuses, sont valorisées de différentes manières. On vous explique tout !

anatomie d'un grain de blé

Le grain de blé est composé de trois parties principales :
L’amande (ou endosperme), la partie centrale riche en amidon.
Le germe, la petite partie interne, riche en nutriments.
Les enveloppes, situées à l’extérieur du grain, qui deviennent du son lors du process de fabrication de la farine.


Dans le processus de fabrication, on utilise surtout l’amande pour produire la farine. Pour les farines complètes, on ajoute aussi les enveloppes transformées en son et le germe , c’est-à-dire toutes les parties du grain, pour apporter plus de fibres et de nutriments.
Les autres matières générées, comme le son excédentaire, le germe non utilisé, ou certains produits écartés du circuit de production peuvent être valorisées de différentes manières, à condition d’être correctement triées.

 

Un tri à la source pour limiter le gaspillage

Pour orienter ces matières vers les bonnes filières de valorisation, un tri efficace dès leur apparition est essentiel. Il permet de privilégier les solutions les plus vertueuses et d’éviter que des produits encore valorisables ne soient détruits inutilement.
C’est dans cette logique qu’une démarche spécifique a été mise en place sur le Moulin de Paris-Gennevilliers. Avant l’organisation du tri, les produits non conformes étaient systématiquement envoyés en méthanisation, quelle que soit leur qualité réelle.

Depuis 2024, un opérateur Link a été recruté pour améliorer le tri des matières organiques :

• Ainsi, certains produits conformes à la consommation humaine, mais présentant un défaut (étiquetage incorrect, mauvais code produit, conditionnement non conforme…), sont désormais recyclés : ils sont vidés, reconditionnés, puis réintroduits dans le circuit de production.
En 2024, cette amélioration du tri a permis de réduire de 55 % la quantité de matières envoyées vers les filières alimentation animale et méthanisation, par rapport à 2023.
• D’autres produits, non conformes à la consommation humaine mais conformes à l’alimentation animale, sont redirigés vers cette filière.

Ce tri plus fin permet de mieux valoriser les produits et de limiter le recours à la méthanisation, désormais réservée aux produits non récupérables.

Valorisation du son et du germe : des co-produits au service de l’alimentation

Le son et une partie du germe issus de la transformation des céréales sont valorisés en alimentation animale, notamment pour les bovins, porcins et volailles. Riches en fibres, protéines et minéraux, ces co-produits constituent une ressource précieuse pour les filières d’élevage.

Par ailleurs, une autre fraction du germe, de qualité supérieure, est destinée à l’alimentation humaine, notamment pour la fabrication d’huiles végétales ou d’ingrédients nutritionnels.

Cette double valorisation permet de réduire le gaspillage tout en répondant à des besoins nutritionnels spécifiques. Dès que la qualité le permet, les matières issues du tri sont orientées vers ces filières, qui restent une priorité dans notre logique de valorisation durable.

Le reste : la méthanisation, une voie de valorisation énergétique

Lorsque les produits ne peuvent être ni réutilisés ni valorisés en alimentation animale, ils sont orientés vers la méthanisation.
La méthanisation est un procédé biologique qui transforme les matières organiques en énergie. Les déchets (résidus du grain, sons non valorisés, germe, etc.) sont placés dans un digesteur, un environnement fermé où des micro-organismes décomposent la matière sans oxygène. Ce processus produit du biogaz, surtout composé de méthane.

Ce biogaz est ensuite utilisé pour produire :
• de l’électricité,
• de la chaleur,
• ou du biocarburant.

La méthanisation génère également un résidu appelé digestat, qui peut servir de fertilisant naturel, bouclant ainsi un cycle vertueux.

Cette filière reste une solution utile pour les produits non récupérables. Par exemple, au Moulin de Marseille, 434 tonnes d’issues de céréales ont été valorisées par méthanisation en 2024, produisant environ 100 000 nm³ de méthane (CH₄). Cela représente une énergie de 1 000 000 kWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 400 foyers français.

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