Vincent Mathieu – Chef des ventes secteur Nord Amérique

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Je me présente
“Je suis diplômé d’un master de Sup de Co Reims (NEOMA), à l’issue duquel je me suis porté volontaire pour suivre une formation d’officier réserviste à Saint-Cyr Coëtquidan. Ensuite, j’ai suivi une formation en CAP Boulangerie en apprentissage au sein du C.F.A de Versailles et j’ai obtenu un CAP Pâtisserie en candidat libre. Je ne pense pas avoir effectué de reconversion, j’ai juste poussé mes études avant de faire ce que je voulais vraiment.”

AVEC TOUTES CES CONNAISSANCES ACQUISES, VERS QUEL MÉTIER T’ES-TU ORIENTÉ FINALEMENT ?

J’ai travaillé à Paris en tant que boulanger et tourier pendant deux années avant d’être recruté aux États-Unis pour développer une boulangerie française à Washington DC. J’y remplaçais un ami d’école de commerce dont le père travaillait chez Grands Moulins de Paris. Grands Moulins de Paris m’a contacté plusieurs fois avec des questions de plus en plus précises sur le marché de la farine aux USA, avant de me proposer de rejoindre le groupe pour lancer l’activité sur le territoire américain il y a quatre ans.

 

QUELLES SONT TES MISSIONS AUX USA ?

Ma mission initiale était de lancer l’activité de Grands Moulins de Paris aux États-Unis, de zéro ! Il a donc d’abord fallu trouver un importateur, sélectionner une première gamme adaptée au marché américain, faire venir le premier container, identifier des distributeurs et s’y faire référencer, prospecter des utilisateurs finaux, faire des démonstrations et les mettre en lien avec les distributeurs. Grands Moulins de Paris est très connu en France, beaucoup moins ici. Il faut donc faire un gros travail de visibilité : rencontrer un maximum de personnes, de structures, et toujours avoir un œil sur les forums en ligne et les réseaux sociaux.

 

À QUOI RESSEMBLE UNE JOURNÉE/SEMAINE DE TRAVAIL TYPE ?

Le matin, je traite les urgences et maximise mes échanges avec la France. L’après-midi, je suis dédié aux interlocuteurs américains jusqu’à assez tard puisque j’ai 3 heures de décalage avec la côte ouest. Je me déplace environ trois jours toutes les deux à trois semaines, majoritairement en avion. Pour résumer, je touche un peu à tout : je fais le lien entre les prospects, clients, distributeurs et importateurs, mais je suis en contact avec le siège de Grands Moulins de Paris via le marketing et la communication, le service qualité et le service backoffice qui font tous un énorme travail. Et je fais aussi des démonstrations en boulangeries la nuit ou le jour !

 

QU’EN EST-IL DE TES CONDITIONS DE TRAVAIL ? EST-CE QUE CELA CHANGE BEAUCOUP DE LA FRANCE ?

Je suis en contrat local, j’ai le « package » américain. Alors évidemment, je ne suis pas tout à fait aux standards français concernant les conditions de travail. C’est le jeu. Mon poste requiert beaucoup d’autonomie et de rigueur personnelle. J’ai 6 heures de décalage avec la France, mes interactions sont de fait limitées avec les services support. Il faut aussi garder le cap psychologiquement. Par exemple, je n’ai eu aucune visite pendant l’épisode de pandémie et je ne vois ma famille qu’une fois par an. Le territoire est très vaste, il y a trois fuseaux horaires. Pour donner un ordre d’idée : la France fait la même taille que le simple état du Texas et j’ai 6h de vol entre Washington DC (où j’habite) et Los Angeles. Il faut donc optimiser les déplacements. L’aspect culturel est également extrêmement difficile à appréhender. Cela fait sept ans que je vis aux US, nos cultures sont très éloignées. Pour la boulangerie, et pour tout le reste. Bien maîtriser la culture, la langue, c’est bien maîtriser ses relations avec ses interlocuteurs et bien orienter le business. Faire du copier-coller de la France vers les US n’est pas envisageable.

 

QU’EST-CE QUI TE PLAÎT LE PLUS DANS TON MÉTIER ? SUR QUOI EST BASÉE TA RELATION AVEC TES CLIENTS ?

Ce qui me plaît actuellement, c’est cette polyvalence justement. J’apprends énormément dans tous les domaines. Depuis quelques mois, je sens que l’on a vraiment passé une vitesse, le travail et la latitude accordée paient. J’ai comme l’impression d’avoir rassemblé pleins de pièces de puzzles depuis quatre ans et qu’elles sont en train de s’emboiter les unes après les autres. Contrairement à nos concurrents français, nous sommes les seuls à avoir une présence physique aux USA. Ma relation client est basée sur la rencontre pour commencer. Je suis sur les mêmes fuseaux horaires, je peux donc être réactif, on peut échanger naturellement. Je peux comprendre les projets, les attentes, le soutien que l’on peut apporter. Beaucoup de Français s’installent aussi aux États-Unis. Dans ces cas-là, la relation commence très en amont, avant même leur arrivée sur le sol américain. On me pose beaucoup de questions sur les zones où s’installer, les barrières de la langue, le recrutement, les visas de travail, les équipements, il m’arrive même d’aider des clients avec leurs problèmes personnels (banque, école des enfants…). Donc forcément, la relation se fait plutôt bien sur le long terme. On vend plus que de la farine, on vend du service et de la proximité. Avec les Américains, on est davantage sur de la démonstration, de l’aide à la mise en place de la production avec un aspect plus éducatif sur la farine et la meunerie. Les rapports sont assez chaleureux.

 

TU PRÉFÈRES ÊTRE PLUTÔT SUR LE TERRAIN OU AU BUREAU ?

J’aime beaucoup être sur le terrain car c’est ça qui me fait comprendre le marché, comprendre la culture, me fait faire des rencontres et marque la différence avec nos concurrents. Mais j’ai besoin de me poser pour rendre compte de tout ça, prendre du recul, analyser et répondre aux demandes de mes interlocuteurs.

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