Je suis très attachée à la qualité des produits, il me paraît important de connaître l’ensemble du processus de création d’un produit, du blé au produit fini. Pour moi, prendre soin du produit c’est prendre soin du consommateur !
En tant que technicienne d’essai, je dois déceler tous les défauts et qualités du blé, ce qui permet de prendre conscience au niveau environnemental, mais aussi composer avec la nature et ce qu’elle nous offre.
Pourquoi devenir Technicienne d’essai après 25 ans chez GMP ?
Titulaire d’un DUT en Industries Alimentaires et Biologiques, mon parcours professionnel a débuté dans un tout autre secteur, je travaillais en recherche et développement alimentaire et médical. J’ai ensuite intégré Grands Moulins de Paris en 1997, en tant que Laborantine sur le site de Verneuil.
L’année dernière en 2022, j’ai passé mon CAP de Boulanger en 6 mois à l’Ecole de Boulangerie et Pâtisserie de Paris, afin d’évoluer sur le poste de technicienne d’essai. Aujourd’hui, formée auprès de Béatrice LACOUR, j’élargis mon expertise physico-chimique à celle de la technologie produit.
Je suis très attachée à la qualité des produits, il me paraît important de connaître l’ensemble du processus de création, du blé au produit fini. Pour moi, prendre soin du produit, c’est prendre soin du consommateur !
En tant que Technicienne d’essai, je dois déceler tous les défauts et qualités du blé, ce qui permet de prendre conscience qu’il faut composer avec la nature et ce qu’elle nous offre.
Quelles sont tes principales missions ?
Être Technicienne d’essai est un poste polyvalent. Je définis les défauts et qualités des blés et farines à travers des processus de contrôle sur le plan rhéologique (science qui étudie les déformations et l’écoulement de la matière, comme l’élasticité) et technologique. Je conduis les essais laboratoires de l’écrasement des blés au moulin d’essai jusqu’à l’élaboration des produits finis : pains, croissants et feuilletages.
En outre, ce métier demande beaucoup de rigueur et technicité scientifique. Il faut également faire appel aux 5 sens, ressentir le produit et être curieux.
Un des challenges importants, est de vérifier la régularité des produits, car d’une année à l’autre, les produits doivent avoir la même qualité.
Retourner à l’école une fois adulte, est-ce difficile ?
Oui, ce n’est pas facile de retourner sur le banc de l’école au bout de 26 ans de carrière… Cependant, c’est très enrichissant humainement et intellectuellement.
Pendant 6 mois, j’ai dû apprendre de nouvelles choses, me motiver et rester concentrée avec toute la charge de travail.
Ce fut un nouveau départ, dans la peau d’un étudiant ! Lors de mes stages sur les sites de Gennevilliers, Briare et Brienne, j’ai pu apprendre et réussir grâce aux ressources en interne aux côtés de mes collègues experts dans le domaine, et m’ouvrir de nombreuses opportunités d’échanges.
Cette formation a été une belle aventure collective ! J’ai à cœur de la partager, transmettre ce savoir-faire unique, mais aussi d’accompagner les jeunes dans ce métier enrichissant.
Pour atteindre son but, il faut se donner les moyens d’y arriver, ne pas lâcher et aller jusqu’au bout de nos envies. Je pense que je tiens cette persévérance de mon côté marathonienne.
Qu’est-ce qui te pousse à rester sur le site de Verneuil ?
Verneuil est un très beau site en pleine campagne ! J’ai fait de nombreuses rencontres qui m’ont toutes beaucoup apportées. De plus, nous sommes une petite équipe de 45 personnes environ, ce qui renforce les liens et offre bienveillance et cohésion.
Pour moi, je définirais Grands Moulins de Paris avec ces 5 valeurs : savoir-faire, partage, authenticité, bienveillance et sécurité, notamment avec CARE.
Une femme au poste de Technicienne d’essai c’est encore peu répandu, comment faire pour y remédier ?
Pour moi, ce poste n’est pas forcément un métier d’homme, car je n’ai connu que des femmes à ce poste. Je l’illustre donc comme un métier mixte.
Je pense qu’il faut balayer les clichés et les freins vis-à-vis du métier de Technicien d’essai, il n’y aucune différence d’accessibilité pour les femmes et les hommes. C’est tout simplement un métier peu connu du public !
Pour changer les mentalités, il faut y remédier dès l’école ! Pendant ma formation (CAP), il y avait déjà peu de femmes et les possibilités d’emploi ne sont pas pleinement expliquées. Il faudrait notamment faire des visites dans des moulins afin de faire découvrir l’ensemble des métiers.
Cela pourrait susciter encore plus de vocations féminines !
Aujourd’hui, nous devons tous être acteurs pour l’égalité femmes/hommes au sein de Grands Moulins de Paris et du Groupe Vivescia. Les évolutions arrivent peu à peu et montrent la dynamique mise en place.
Sur le site de Verneuil, la mixité s’est installée naturellement.
Je pense que la mixité est une très grande richesse pour l’entreprise, elle permet de faire de grandes choses et de grandir ensemble.